Détail | ||
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CLAVEAU Pierre Eugène (1820-1902)
Portrait d'un aristocrate
Huile sur panneau signée datée 186318 x 14,5 cm le panneau - Avec le cadre : 28 x 32 cm / Épaisseur 6 cm
Descriptif
Cette superbe huile sur panneau est signée et datée : E. Claveau, 1863, sur le bord gauche de l’oeuvre.
Le nom du personnage représenté est également présent mais reste difficile à déchiffrer ; il s’agit probablement d’un notable Bordelais.
Dans l’esprit des portraits du XIXème siècle, avec un arrière plan uni et sombre (ici vert-de-gris) afin de mettre en valeur le visage du personnage portraituré, cette oeuvre a la particularité d’être d’une grande finesse et d’une très belle maîtrise, digne du maître Gustave de Balard, portraitiste, mais également miniaturiste talentueux.
C’est une œuvre de petite taille par rapport aux grands portraits du XIXème, dont les mesures, souvent impressionnantes, flattaient l’orgueil du commanditaire. Ici nous sommes face à un portrait aux dimensions plus modestes, mais d’une tout autre qualité ; sa finesse extrême le rapproche davantage d’une grande miniature au format exceptionnel.
Il est vrai que les détails, les traits du visage sont remarquables de précision, de raffinement ; les touches sont précises, sensibles, sûres. La pose sourcilleuse et concentrée de l’homme qui arbore la moustache et barbiche de Napoléon III, attributs capillaires qui feront des émules sous le Second Empire, laisse percevoir, sous l’académisme, une solitude. Les cernes, encore légères, sous les yeux de l’homme, font apparaître une fatigue qu’il surmonte. Quant à la carnation, finement rendue, elle ne flatte ni ne dessert le sujet de ce portrait tenu aux tons sombres sans cesser d’être lumineux.
Mis en valeur dans un magnifique cadre d’époque, doré à la feuille d'or, cette œuvre a beaucoup de présence et de magnificence.
Aucune restauration n’a été apportée à ce tableau. Il faut noter deux légères griffures sur l’habit noir du personnage éventuellement aisément restaurables, cette partie étant unie.
Le cadre d’époque, en très bon état, avec de minuscules éclats sans incidence sur son aspect général, apporte une profondeur supplémentaire à ce remarquable portrait réaliste dans le goût de Courbet qui excellait à insuffler un supplément de réalité sans que l’intime ne se dilue tout à fait.
Une œuvre rare réalisée par un peintre talentueux, dont la cote dépassait les 9.200 euros en 2009 (Akoun).
Biographie
Pierre Eugène CLAVEAU naquit à Bordeaux le 4 juin 1820.
Il fut l’élève de Gustave de Galard (portraitiste, miniaturiste, illustrateur, caricaturiste) avec qui il apprit, notamment, la lithographie ; il exposa au salon de Bordeaux depuis sa création et à celui de Paris en 1845, 1870, 1879, et obtint une médaille d'argent à l'exposition de la Société philomathique de Bordeaux en 1843.
Pierre Eugène Claveau a également réalisé de nombreuses lithographies sur des sujets bordelais, et a continué l'album vinicole commencé par son maître ; il a excellé dans l’aquarelle, entreprit avec succès la restauration de tableaux anciens ; artiste au talent et à la curiosité éclectiques, il peignit des portraits, des décors de théâtre, restaura des tableaux, exécuta des aquarelles et des copies de tableaux du XVIIIe siècle (scènes galantes).
Parmi ses oeuvres principales, nous citerons le « Retour des laitières » (musée des Beaux Arts de Bordeaux), les décorations de la grande salle du collège de Pons, du théâtre de Rochefort, du café Bibent à Bordeaux, etc.
Il décéda en 1902, probablement à Bordeaux, sa ville natale.