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BALAN Eugène (1809-1858) [attribué à]
Rue Eau de Robec, Rouen
Aquarelle et plume, XIXèmeA vue : 24 x 19,5 cm - Avec le cadre : 33 x 38 cm
Encadrée sous verre
Descriptif
Eugène Balan, issu de l’école Rouennaise, manifeste dans cette œuvre tout son talent.
Son goût pour l’architecture, son style, ne sont pas sans rappeler un illustre peintre de cette même école et siècle : Eugène ISABEY.
La scène fourmille de détails. Il s’agit d’une rue pittoresque de Rouen, la « Rue Eau-de-Robec », autrefois rue des tisserands, où coulait encore le Robec (qui a, depuis 1880, été recouvert) et où les pêcheurs, au premier plan, côtoient toutes sortes de personnages : le facteur, des femmes portant leur cabas, des enfants, un chariot tiré par deux superbes chevaux, etc.
Cette scène nous permet d’imaginer l’activité textile intense qui régnait à cette époque dans le quartier. Ces détails sont fascinants de précision et surtout, de talent ; ils supportent d’être observés de très près. Le dessin est minutieux, habile ; c’est sans conteste le travail d’un maître. Le dessin des immeubles à pans de bois (greniers-étentes), caractéristiques de l’architecture normande traditionnelle, rappelle incontestablement ceux qu’Eugène ISABEY réalisa de sa région.
Les couleurs bistres et brunes concourent à la beauté de cette aquarelle, où quelques taches rouges et bleues apparaissent pour donner vie au tableau, (sur les photos, quelques reflets sont imputables à la vitre).
C’est une très belle œuvre, originale et authentique.
Au dos du tableau, une annotation manuelle indique l’ancienne et probable attribution de cette œuvre à Eugène BALAN, ainsi que son titre : « Rue Eau-de-Robec ».
Bel encadrement, avec une marie-louise verte biseautée de bleu cyan. Le cadre doré d’époque est en bon état, de petits éclats (sans conséquence) sont à signaler.
LA RUE EAU DE ROBEC
Les vieux logis -tels des soûlardes recrues
Les pieds dans le ruisseau -cloaque du Robec
Penchent le moyen âge aux façades ventrues
Sur les ponceaux moussus, les caquets ont bon bec.
Les toits font aux pignons des coiffes incongrues,
Truands qui de travers ont mis leur caudebec.
Les siècles ont mangé les poutres de verrues;
Le vent joue aux greniers sonores du rebec.
Mais sur ces murs frettés d’une ardoise moisie
Le passé des aïeux verse sa poésie.
Rongés, ces mascarons, cet ove, ont les destins
D’Une qui fut Heaulmière et pleure ses tétins.
La maison décrépite, autrefois belle ! porte
Un joyaux suranné de sa jeunesse morte.
Charles-Théophile Féret
Biographie
Eugène BALAN (1809-1858)
Une grande partie de son oeuvre fut dédiée à l'architecture urbaine (religieuse ou bourgeoise), et rurale (chaumières, colombages de fermes) de la région de Rouen ou de Normandie en général.
Son style n’est pas sans rappeler un peintre plus illustre, issu lui aussi de l’école Rouennaise et du même siècle, Eugène Isabey.
Il participa au Salon des artistes français, à Paris, en 1837. Son œuvre est présente au musée des Beaux-arts de Rouen, et à l’Hôtel de Crosne, à Rouen également.