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BOUDOUIN Jean-Marcel (1906-1986)
Projet de villa néo-romane (façade secondaire), exposition internationale de 1937
Gouache sur papierA Vue : 54,5 x 44,5 cm - Avec le cadre : 62,5 x 52,3 cm
Etude architecturale présentée lors de l'Exposition internationale des arts et techniques de 1937 (étiquette sur le cadre)
Bel encadrement moderne (encadré sous verre)
Descriptif
Outre que les œuvres de Jean-Marcel Boudouin sont rares sur le marché, voilà une œuvre singulière.
Si l’on ne connaît pas de dessins de Jean-Marcel Boudouin autres que les études brillantes en lien avec son métier d’architecte ; ces derniers attestent d’un talent et vocation artistiques allant au-delà de la manière habile d’un homme de sa corporation particulièrement doué. Ses dessins gouachés réalisés notamment pour l’exposition internationale des arts et techniques de 1937 (la gouache que nous mettons en vente en provient - étiquette sur le cadre) possèdent en effet une valeur artistique tout autant qu’historique.
Rappelons le contexte de cette exposition. Inaugurée le 4 mai 1937 par Albert Lebrun, alors Président de la République, elle prit fin le 25 novembre 1937. C’est à cette occasion que le Palais du Trocadéro fut démoli et remplacé par l’actuel Palais de Chaillot. Le pavillon des Travaux Publics a été conservé et abrite aujourd'hui le Conseil économique et social. Des pavillons abritant les 52 pays exposants avaient été construits le long de la Seine entre le pont d'Iéna (dont la largeur avait été doublée) et le pont Alexandre III ; mais aussi dans le jardin du Trocadéro et sur le Champ de Mars au pied de la Tour Eiffel, ainsi que dans l'île aux Cygnes. Elle comprenait un parc d’attractions, un parc colonial, un train électrique pour circuler, et les fontaines illuminées du Trocadéro. Soit 100 hectares de la colline de Chaillot à la place d’Iéna pour un bilan total de 31 053 700 visiteurs.
L’exposition de 1937 - et le dessin de Jean-Marcel Boudouin en est l’une des meilleures preuves, une synthèse accomplie - avait pour objet la fusion et complétude de l'Art et de la Technique ; cette exposition internationale tendait à promouvoir l’union nécessaire du Beau et de l’Utile.
Dans ce contexte marquant la fin de l’entre-deux guerres, à l’aube de la seconde guerre mondiale, défendre ce postulat, c’était faire œuvre de paix. Cette exposition est d’ailleurs restée célèbre par l'affrontement symbolique qui se joua de part et d'autre du pont d'Iéna ; le pavillon de l'Union soviétique (avec sa colossale sculpture de l'ouvrier et de la kolkhozienne) faisant face à celui, non moins monumental, surmonté de l'aigle nazi, de l'Allemagne hitlérienne.
La villa néo-classique dont Boudouin livre alors le projet figure un hâvre étrangement calme avant la frénésie inhumaine de la seconde guerre mondiale. Mais déjà quelques signes présagent un basculement qui n'a rien d'incident. Un platane projette une ombre rouge sur la façade sereine. Prière esquissée, la villa néo-romane qui revisite un patrimoine « bien français » semble abriter un clocher. Trouée de ciel ou d’espoir, l’étude gouachée semble avoir été posée sur le papier comme le fragment d’une histoire en marche.
Biographie
Jean-Marcel BOUDOUIN : (Poitiers 1906- Poitiers 1986)
Artiste poitevin, architecte de profession, né à Poitiers en 1906, où il décède à l’âge de quatre-vingt ans. Architecte DPLG (Diplômé Par Le Gouvernement), il est diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts à Paris en 1962. Inscrit à l'Ordre des Architectes de Poitou-Charentes de 1945 à 1952, il en devient président de 1952 à 1968, puis président d'honneur jusqu'en 1985. Il fut également architecte HBM de Poitiers.
A Poitiers, ses principales réalisations furent : l'église Saint-Cyprien, la première partie du boulevard du Grand-Cerf, La Milétrie, la cité Bel Air et la clinique des Hospitalières. Il réalise également les hôpitaux de Montmorillon, Lusignan et de Cadillac en Gironde.