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Ecole française XIXe, peinture d’'Histoire Judaica, période romantique vers 1830, cercle de Delacroix
La Captivité de Babylone, Exil babylonien des juifs sous Nabuchodonosor II
Huile sur toileA vue : 10 x 23,5 cm - Encadrée : 39 cm x 31 cm
Cadre ancien en bois doré
Descriptif
Ce sujet de la « captivité babylonienne » - usité par extension dans un autre contexte historique par l’église chrétienne pour définir l’installation d’une papauté à Avignon - fut particulièrement traité au XIXe siècle par des peintres européens, notamment français et allemands. Le thème est commun à Delacroix, Bendemann ou encore Louis de Planet, Isidore Pils et Charles Landelle ; dans la plupart de ces œuvres, comme dans celle-ci, l’on retrouve les motifs du recueillement et de la complainte sous le saule, une rivière au loin.
La captivité de Babylone recouvre les trois déportations que connut le peuple juif de Jérusalem persécuté par Nabuchodonosor II en 597, 587 et 581 avant J-C.
C’est un sujet tout à la fois historique et allégorique traité à plusieurs reprises dans le corpus biblique (livres de Jérémie, Joaquin ; les Lamentations).
L’élite juive, devenue l’otage de Nabuchodonosor II, fut principalement l’objet de cet exil à Babylone (parmi lesquels le roi Joaquin de Juda).
C’est seulement en 538 avant J-C que l’empereur Cyrus libéra les juifs pour qu’ils retournent dans la province perse de Judée d’alors afin d’y reconstruire le Temple de Jérusalem.
Tableau probablement de la main d’un peintre français de la période romantique (proximité avec Eugène Devéria, le Baron Gros ou même un artiste du cercle de Delacroix qui a traité le sujet), ce que conforte la représentation très théâtrale, à la fois ténébreuse et chatoyante.
Il est à noter que la composition même (le "cadrage" qui lui est si spécifique et jusqu'aux parures et visages féminins) comporte des traits communs avec le corpus de Delacroix, particulièrement son oeuvre marocaine inspirée par la communauté juive.
En dépit de quelques restaurations et de petits repeints (notamment sur un menton et une main et pied), son intensité picturale frappe. Tout est contenu dans ce format resserré qui trahit une grande maîtrise.
A l’intérêt intrinsèque au sujet se conjoint la qualité évidente du traitement artistique.
Qualité de la composition, sûreté du dessin, perfection éclatante du coloris, et délicatesse de l’arrière-plan paysager.
La finesse du trait, tout particulièrement des visages féminins mais également l’originalité de l’apparition estompée des deux soldats à l’arrière-plan, la perfection des drapés chatoyants et la théâtralité des expressions de chaque personnage ; tout contribue à rendre la tonalité élégiaque d’un sujet dramatique mais également l’infinie dignité des exilés dans l’abandon contraint de leur opulence, de leur terre et de leur rang, et malgré tout perceptible dans cette œuvre, leur grâce nostalgique, leur courage, leur héroïque beauté.