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La galerie d'art
Détail  

Henri BLANC-FONTAINE (1819-1897)

Villa méditerranéenne près de Nice ou de Villefranche-sur-Mer

Huile sur carton signée de son monogramme en bas à droite et daté du 21 mars (21 III gratté au couteau par l’artiste) dans un cadre doré
Encadré : 30,5cm x 22,8 cm – A vue : 22,5 cm x 15 cm
VENDU

Descriptif

Tout à la fois peintre de genre, portraitiste émérite n’oubliant pas ce qu’il doit aux caractères dépeints (l’on pense aux Vieilles de la Grave qui figurèrent à l’exposition universelle de 1855) et paysagiste subtil en atteignant la maturité artistique (circa 1970 jusqu’à sa mort en 1897), ce peintre grenoblois s’était d’abord destiné au Droit avant de devenir l’élève talentueux de Léon Coigniet.

Ses pairs Jean Achard et Auguste Ravier influencèrent sa peinture mais il sut retenir l’attention de ses contemporains, salué par Maxime du Camp et recevant le soutien de George Sand. 

S’il rendit un hommage appuyé au terroir si typique du Dauphiné et de la Savoie, dans la dernière partie de sa vie il séjourna tous les hivers pendant dix-huit ans à Villefranche-sur-Mer.

La peinture présentée ici appartient à son corpus de paysages méditerranéens qui enchanta François Flandrin dont Aristide Albert rapporte l’éloge dans sa biographie consacrée à Blanc-Fontaine :

« Depuis près de vingt années, il passait tous les hivers dans le Midi, à Villefranche, dans ce pays du soleil et du ciel immuablement pur qu’il aimait tant et il nous rapportait chaque année de là-bas de rapides études inconnues du public et qui sont autant de petits chefs-d’œuvre ; coins de vieilles rues, échappées sur la mer, bouquets de ces pins maritimes aux tiges élancées qui ont l’air de planer dans le ciel, impressions ravissantes noyées dans une atmosphère de vie et de merveilleuses couleurs. » Le peintre Blanc-Fontaine, Librairie Dauphinoise, H. Falque & Félix Perrin, 1902, p.21. 

Représentant une villa méditerranéenne, peut-être s’agissait-il de la sienne à Villefranche-sur mer, sa façade baignée de lumière, couverte de roses trémières, à la lisière de pins parasol.

Une vision parfaite du havre qui dut être le sien et où il s’attacha si finement à restituer le jaillissement de la lumière, la douce chaleur du soleil, dans une touche à la fois enlevée et finement matiériste, sensuelle, évocatrice.

Havre qui résulte sur un plan pictural d’une élaboration patiente d’une alchimie propre à Blanc-Fontaine, qui s’ouvrit pleinement à l’école du paysage lorsque survint la maturité.

Comme si le paysage avait procédé de la lente décantation de toutes ses recherches picturales. La contemplation du peintre, le chemin de sa touche, ouvrant une voie simple, franche, lumineuse.

L’évidence, fruit d’un cheminement complexe, c’est aussi la leçon que dispense ce ravissant paysage centré sur l’essentiel, parfaite invitation au farniente.