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Esaias VAN DE VELDE (1587 – 1630), cercle de, école hollandaise début XVIIe
Paysage martial - La Guerre de Quatre-Vingts ans – probable siège de la ville de Leyde
Huile sur panneau de chêne composé de deux planchesFormat de l’oeuvre seule: 59,5cm x 43,5cm – 72,5cm x 56 cm encadrée
Agréable cadre ancien doré, de style Louis XIII, peu d’usures, infime éclat dans le bord supérieur de l’½uvre.
Descriptif
Ecole hollandaise du début du XVIIe siècle par un artiste du cercle d’Esaias Van de Velde, artiste de premier plan de l’âge d’or hollandais.
Œuvre empruntant à son corpus thématique mais aussi à certains de ses traits esthétiques.
Palette très subtile dans des bleus-verts et vert-de-gris rehaussés par le contraste véhément de touches de couleurs vives (rouges, jaunes) au niveau des figures, ici l’armée espagnole.
Esaias van de Velde utilisait le contraste de couleurs vives.
Peintre de paysages, il a également peint des scènes de batailles se rapportant au sujet.
Le fond de ses paysages est majoritairement sombre, le ciel ombrageux où perce une éclaircie sourde, les tenues des personnages ou éclat du pelage des chevaux éclairant souvent l’œuvre.
La touche est à la fois fine et légèrement grasse, attachée à la fluidité du mouvement.
Il s’agit d’un épisode illustrant la guerre de Quatre-vingts ans (également dénommée Révolte des Pays-Bas) qui opposa la monarchie espagnole et les provinces du nord (Belgique, Pays-bas, nord de la France) que l’Espagne détenait.
Le conflit n’était pas que de nature territoriale, mais également religieux, les catholiques des provinces du nord soutenant l’Espagne et non les rebelles protestants.
Guerre initiée par le soulèvement armé de 1568 (bataille de Heiligerlee) ; les « Pays-bas » deviennent indépendants en 1581 mais cette indépendance ne sera reconnue par l’Espagne qu’en 1648 (traité de Westphalie).
Il pourrait s’agir ici du siège de la ville de Leyde (représentée au loin à la juste césure de la ligne d’horizon) qui advint en 1574.
Moment historique suffisamment marquant pour être représenté postérieurement par Esaias Van de Velde ou son entourage.
La particularité de ce tableau historique est également d’inscrire cette bataille au sein d’un véritable paysage dans une appréhension esthétique ; il s’agit d’une scène de bataille paysagère autant que d’un paysage martial, héroïque.
Le lustre des armures et tenues chatoyantes de l’armée espagnole est restitué à merveille ; ainsi que le mouvement rédupliqué par l’esquisse de figures semblant comme innombrables, scellant le destin, marchant vers la ville qui se dessine à l’arrière-plan, sans doute Leyde, prise aux espagnols par les rebelles néerlandais en 1572. A moins que…
La menace se rapproche dans cette plaine verdoyante ponctuée d’arbres rares au feuillage contenu – l’arbre au premier plan présente deux branches rompues, vestige d’une foudre allégorique - mais ayant toute leur place au sein de ce tableau.
Au premier plan, un noble - peut-être le commandant de ce siège, Francisco de Valdez - discute avec un soldat qui semble lui indiquer une direction à la droite de l’oeuvre, hors champ, méta-artistique.
Le théâtre de la guerre admet encore la vie, le drame est en suspens.
Les rebelles réussirent à conserver la ville en détruisant les digues, inondant les terres autour de Leyde, permettant ainsi à une flotte alliée de les ravitailler le 3 octobre 1574. Valdez dut dès lors se retirer.
La ville de Leyde célèbre chaque année l’anniversaire de cette victoire historique.
Une œuvre aboutie et historique peinte par un excellent artiste hollandais du XVIIes proche d’Esaias Van de Velde.
Notre tableau est peint sur un panneau de chêne constitué de deux planches réunies en un seul panneau comme c’est généralement le cas au XVIIe siècle pour les tableaux de bonne dimension composés, suivant le format, de plusieurs planches assemblées ensemble.