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La galerie d'art
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Piet Van Der Hem (1885 Wirdum -1961 La Hague)

« Le burg », Saint Paul de Vence et sa tour seigneuriale ? Vue allégorique présumée, en contrebas

Huile sur panneau, signée et datée 1929 en bas à droite
66 cm x 52 cm – encadré : 74,5 cm x 61 cm
Cadre doré
-25%
5 000 € 3 750 €

Descriptif

Peintre hollandais coté, Piet Van Der Hem effectua de nombreux séjours en Europe qui lui inspirèrent ses meilleurs tableaux, dont les influences complexes puisent à la fois dans le corpus d’un Lautrec jusqu’à la révolution artistique de l’Impressionnisme.
 
Van der Hem possédait le talent de capter et d‘essentialiser le pittoresque, - il fut également dessinateur de presse, rendant les scènes plus typiques universelles, comme une scène de corrida adjugée 23600 euros en 2005 mais loin de son record d’enchères de 185 000 euros pour Le Moulin Rouge en 2002.
 
Un paysage des abords de Vence fut adjugé à Christie’s près de 20000 florins (environ 10 000 euros) en 2000.
 
Portant au dos le titre « le burg », château fortifié en allemand, Il pourrait s’agir ici d’une représentation très allégorique du village fortifié éminemment mythique et pittoresque de Saint Paul de Vence vu en contrebas ; coiffé de sa tour seigneuriale également dénommé tour de la mairie ou donjon de Saint Paul de Vence, vestige datant du XIIIe siècle d’un ancien château médiéval.
 
Juché sur une colline rocheuse près de Nice, le cachet de Saint Paul de Vence, village fortifié paisible au cadre majestueux, attira des générations d’artistes, de Matisse à Picasso en passant par Chagall qui y vécut.
 
Van Der Hem précéda ces géants de l’art moderne.
 
Piet (ou Pieter) Van Der Hem qui signait Hem, souvent précédé de ses initiales ou prénom entier, s’affirma dans la peinture de genre puis dans le portrait dans une touche vive, large et fougueuse, avant-gardiste, présente également dans ce paysage.
 
Un premier séjour en France, à Paris sur la butte Montmartre en 1907 et 1908, lui inspira de nombreux tableaux  se rapprochant de Toulouse Lautrec et Steilen dont celui du Moulin Rouge adjugé en 2002 à 185 000 euros.
 
Il retourna en Europe à Rome et Paris en 1910-1911.
Puis à Moscou et Saint Pétersbourg en 1912 et enfin Madrid en 1914.
 
Dans les années 1909-1914, Van Der Hem, au même titre que Piet Mondriaan, Leo Gest ou Jan Sluyters représentait le mouvement du Luminisme d’Amsterdam (il exista aussi un luminisme flamand, russe et américain) fortement inspiré par l’impressionnisme dans sa manière mais demeurant plus ancré dans le réel.
On désigne aujourd’hui par ce vocable les œuvres de jeunesse de ces artistes pointillistes néerlandais.
 
Dès 1918, date de son installation à La Haye, Van der Hem se spécialisa dans le portrait de personnalités dont des commandes gouvernementales et royales (portrait de la famille royale en 1925 et 26). Hem portraiturera même Mata Hari.
 
Van Der Hem participa également au JO de 1924, 1932 et 1936 qui comportaient alors des compétitions artistiques.
 
Notre tableau serait un témoignage précieux du passage de l’artiste à Saint Paul de Vence qui vient compléter l’œuvre adjugée par Christie’s en 2000.
C’est également l’un de ses rares paysages.
 
Sa touche unique et son sens du « cadrage » pictural, ici dépeint en contrebas accentue sa caractéristique topographique de promontoire luxuriant sur la Riviera, révélant le visage sauvage de Saint Paul de Vence, ce haut lieu de l’art moderne.
 
Le ciel azuréen à l’outremer intense, mouvementé, strié de nuages, gagne en contraste ; parachevant un paysage de caractère, portrait en somme autant que paysage d’un village-monument de la Riviera.
 
Si la localisation de l’oeuvre n’est pas indubitable, le traitement allégorique du sujet ayant vocation à transcender la seule figuration, la représentation d’un « burg », village fortifié au sommet d’une haute colline n’est pas sans se référer aux représentations médiévales de la montagne – et sa prééminence religieuse ou morale - et du rapport fasciné de l’homme avec elle, prévalant jusqu’au XVIEs, tant dans l’esthétique italienne que dans l’esthétique flamande et hollandaise ; que l’on se réfère à « La Tour de Babel » et dessins de paysages de Bruegel, aux fonds montagneux d’un De Vinci, ou aux méta-montagnes hérissées de pics rocheux tourmentés dominant la plaine d’un Joachim Patinir (et notamment « Saint Jerome and the rocky landscape », 1520, à la National Gallery).
 

Piet Van Der Hem, en 1929, l’année du krach mondial, réinvente en somme à travers ce tableau rien moins que le genre de la peinture allégorique ; insufflant une modernité formelle à ce paysage où le sacré, dépouillé des codes de la peinture religieuse, se mue en une contemplation apaisée, réconciliée.