Paysage animé à la mare – scène champêtre en bord de mer

Huile sur toile très proche dans sa manière de ce grand paysagiste du XIXe parfois surnommé le « Mozart du paysage » pour la splendide harmonie de ses ciels et lumières naturelles. 

Dupré appartient à la lignée des Claude Lorrain, Hobbema, Ruysdaël dont Fromentin a si bien exprimé le génie.

Ses paysages à la fois doux et très contrastés naissent d’une contemplation de la nature.

L’ancien porcelainier de l’Isle-Adam, dans l’attention minutieuse qu’il porte au macrocosme, dans ses toiles aux sujets simples et pourtant philosophiques comme autant de jardins au naturel, l’on retrouve le tao des arts de la Chine et du Japon.

Paysages structurés par une lumière naturelle, l’itération de certains motifs propices au miroitement (telle la mare qui apparaît dans plusieurs toiles de Dupré) ; un sens de la ligne géométrique très moderne ; des ciels poétiques immenses (dans celle-ci la mer au loin se confond à l’orée des nuages) ;  une composition à la fois humble par le quotidien  souvent campagnard dépeint –ici un père et son enfant cheminant vers une chaumière ou un corps de ferme, un troupeau se devine, avec au loin la mer - ; une palette tissant de subtiles transitions du brun au vert, du bleu à l’argenté.

Dupré admirait Rembrandt et Claude Lorrain. Cet héritage se perçoit, pour l’un, dans son attachement et grande maîtrise du clair-obscur, pour l’autre, dans ses ciels « mythologiques ».

Tout le sel du maître est enclos dans cette œuvre non signée et pourtant si proche avec son ciel qui envahit l'oeuvre au 2/3 - 3/4, ses nuages modelés, ses longues ombres en creux, le lyrisme éloquent de ses effets de lumière.