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CHRÉTIEN Gilles-Louis (1745 - 1811) / Fouquet
Rare portrait au physionotrace fin XVIIIe (Convention - Directoire) du Commissaire des Guerres Armand Charles Théodore Bazin de la Bintinays en uniforme dessiné par Fouquet & gravé par Chrétien, Rue Saint Honoré vis-à-vis l'Oratoire n°45 et 133 à Paris
Physionotrace dessiné par Fouquet et gravé par Chrétien de "Bazin La Batinays Commissaire des Guerres né à Rennes le 21 août 1766"Encadré : 13,2 cm cm x 10,2 cm - portrait en médaillon au trait : 5,6 cm de diamètre
Ancienne collection du Comte Sforza
Agréable cadre doré moderne - superbe fraîcheur, exceptionnel encrage illustrant une fonction cruciale de l'administration militaire
VENDU
Descriptif
Rare physionotrace de la fin du XVIIIes, Convention nationale ou Directoire, dessiné par Fouquet et gravé par Chrétien représentant un jeune Commissaire des Guerres à la fin du XVIIIes, MonsieurArmand Charles Théodore Bazin de la Bintinays ; un physionotrace figurant son épouse est également disponible dans notre galerie.
Le corps des Commissaire des guerres, corps administratif de l'Armée, existait déjà sous l'Ancien Régime mais fut renouvelé après la Révolution sous la Ière République.
Le dictionnaire militaire de 1898 définit précisément cette fonction stratégique sous des régimes conquérants :
"Commissaire des guerres - Fonctionnaire militaire chargé autrefois de veiller à l'exécution des ordonnances et règlements concernant les gens de guerre.
Chaque corps de troupe était en quelque sorte la propriété de son chef qui recevait du Roi une somme déterminée par homme entretenu. C'était une véritable entreprise militaire qui devait prêter à bien des abus. Il était donc de toute nécessité qu'on pût se rendre compte de l'état réel des troupes sous les armes, pour prévenir le gaspillage du Trésor. Le Roi envoyait alors dans les lieux de garnison des commissaires ayant mission de s'assurer de l'existence des hommes et des chevaux portés présents sur les rôles, ou en se les faisant exhiber ou montrer dans des revues d'effectifs qu'on appelait montres et en les contrerollant aussi sous le rapport des détails de l'organisation et de l'instruction.[...] En 1791, tous les détails de l'administration militaire, tant dans les places de guerre et autres lieux de garnison ou rassemblements des troupes que dans les camps ou armées, furent confiés à des commissaires des guerres ordonnateurs et ordinaires. Il fut créé 600 commissaires des guerres, dont 60 commissaires ordonnateurs. Entraient dans les fonctions des commissaires des guerres: "la direction des services, subsistances, transports, hôpitaux, remonte, habillement, équipement, campement, et l'ordonnancement des dépenses." Cette organisation subsista jusqu'à la fin de l'Empire."
En 1799, le nombre des commissaire des guerres s'élevait à seulement 400 (40 commissaires-ordonnateurs, 180 commissaires des guerres de première classe et 180 commissaires de deuxième classe. En 1800 ce nombre s'abaissa encore.
Nous savons que Bazin de La Bintinays figurait encore encore sous le titre de Commissaire des Guerres de Ière classe dans l'Almanach de 1802.
Cependant, au sujet de ce personnage, nous disposons d'une matière parcellaire. Né en 1766, il est probable qu'il fît réaliser ce physionotrace par Chrétien dès sa nomination à cette charge ; l'année de la réalisation n'est pas connue mais se situe entre la fin 1791 et 1798.
Dans un superbe état de conservation, ce physionotrace gravé par Chrétien, inventeur du procédé du physionotrace, sur un dessin de Fouquet, a su garder toute sa fraîcheur. Chrétien s'était associé à Fouquet en 1789 ; une collaboration qui donna lieu à des centaines de dessins avant de cesser en 1798 - ce qui permet de restreindre le champ de datation de ce physionotrace ; lequel provient de la prestigieuse collection du Comte Sforza (1872-1952), Comte de Castel San Giovanni, personnalité aristocratique issue de la dynastie des Sforza de Milan, grand diplomate et homme politique italien qui marqua l'Histoire en combattant le fascisme.
Eblouissant de maîtrise (faisant pendant au portrait de son épouse), Fouquet et Chrétien immortalise avec ce procédé "vériste" le portrait d'un très jeune aristocrate investi de la charge de Commissaire des Guerres.
De belle figure, très jeune, les cheveux mi-longs, arborant boucle et catogan, souriant à son destin sans que rien n'entame encore son enthousiasme. L'encrage est d'une rare intensité et chaque trait du personnage, du léger plis de la bouche à l'acuité optimiste du regard, se détache lumineusement.
Bazin de la Bintinays (orthographié ici "Bazin-la-Bintinays") porte l'uniforme, dont le collet typique de l'uniforme des Commissaires des Guerres. Il s'agit d'un portrait officiel.
Epreuve de toute beauté à l'encrage somptueux d'un document historique illustrant une fonction qui fut cruciale au bon fonctionnement des armées ; et qui bien qu'héritée de l'Ancien régime fut reconduite après la Révolution, trouvant un nouvel essor de 1791 à 1815, avant de péricliter à la chute de l'Empire.
A lire sur le blog de We Art Together : une histoire du physionotrace : la collection du Comte Sforza.
Biographie
A lire sur le blog de We Art Together : une histoire du physionotrace : la collection du Comte Sforza.
Portraits miniatures de profil d'une parfaite ressemblance, les physionotraces étaient tout autant les cartes de visite que les photos d'identité du temps, recherchés, possédés et échangés par la noblesse et les personnalités d'alors avant que la bourgeoisie n'y accède au XIXe siècle.
Portraits miniatures de profil d'une parfaite ressemblance, les physionotraces étaient tout autant les cartes de visite que les photos d'identité du temps, recherchés, possédés et échangés par la noblesse et les personnalités d'alors avant que la bourgeoisie n'y accède au XIXe siècle.
En savoir plus sur l'histoire de ce procédé inventé par Chrétien (physionotrace) :
Inventé par Gilles-Louis Chrétien en 1784 (l'invention est datée entre 1784 et 1786), le principe du physionotrace était simple. Il consistait à projeter l’ombre du profil à dessiner grandeur réelle sur un papier transparent pour ensuite le décalquer fidèlement. Le portrait s’approchait ainsi au plus près de la réalité. Il permettait de fixer la physionomie d’un sujet (d’où le nom de physionotrace, étymologiquement : tracé de la physionomie).
Par le biais d’un procédé proche du pantographe, le portrait était ensuite réduit pour être gravé sur une plaque de cuivre à l’eau-forte dans un format miniature.
Ce portrait pouvait ainsi être tiré en plusieurs exemplaires (12 et parfois plus) pour une somme raisonnable.
Les physionotraces rencontrèrent un très grand succès sous l’Ancien régime, et même au-delà. Ils portaient les noms du dessinateur et du graveur, ainsi que leur adresse.
Ces portraits constituent des documents historiques. Le cabinet des estampes de la Bibliothèque Nationale de France en conserve près de trois mille (2800).
Famille royale, hommes politiques, affairistes, marchands, comédiens, toute la France qui « comptait » alors fut immortalisée par ce procédé.
Un objet d’art et de collection, donc, à forte dimension historique.
BIOGRAPHIE
Gilles-Louis Chrétien (1745-1811), peintre minaturiste et graveur, par ailleurs violoncelliste à la Cour de Versailles, fut l’inventeur du physionotrace, une technique qui précéda l’invention de la photographie.
Né à Versailles le 5 février 1754, il excelle dans de nombreux arts : musique et arts graphiques (peinture, dessin, gravure).
Attaché au portrait et à l’art de la miniature, il invente la technique du physionotrace pour mieux conjoindre ses habiletés. De 1793 à 1799, il exposa à Paris au Salon les portraits résultant de son invention.
L'artiste et inventeur résida à plusieurs adresses* dans le quartier St Honoré à Paris et finira par s’établir au Palais Royal. Associé pendant plusieurs années à Edmé Quedeney, c’est Bouchardy qui prendra sa succession dès 1808.
Gilles-Louis Chrétien décèdera à Paris en 1811.
*Adresses connues de Gilles-Louis Chrétien dans le quartier St Honoré :
- Cloître St Honoré
- "Passage Honoré" (pour Passage Saint-Honoré)
- Cour St Honoré maison du libraire Gouzi (1796)
- Rue St Honoré vis à vis de l’Oratoire, n° 45.