Marine, caravane de contrebandiers sur un littoral escarpé, dessin signé et daté en bas à droite « Carle Vernet 1820 »

Stupéfiant dessin de grand format au lavis, plume, encre brune et rehauts de gouache blanche signé et daté en bas à droite "Carle Vernet 1820 " imbriquant les genres de la marine et du paysage vraisemblablement méditerranéen (Corse près de Capo Rosso qui offre un relief similaire, Italie ou bordure orientale…). La Provence et ses ânes cévenols, longtemps agitée par les invasions et pillages côtiers, aurait également pu abriter cette scène de genre très romanesque.

Si Carle Vernet connut la gloire pour sa maîtrise de la peinture équine, scènes de batailles équestres avec ou sans mamelouks, au point de s'imposer comme le peintre du cheval et des purs-sangs, il possédait aussi une grande virtuosité et prédilection pour les dessins au lavis de format spectaculaire  (comme ceux de la collection du Getty Museum). 

C'est ici le thème exotique de la contrebande en terre méditerranéenne adjacent au genre de la marine dans lequel excellait Joseph Vernet qui incita  probablement son fils, Carle Vernet  (né Antoine Charles Horace Vernet), à rendre hommage à son illustre père.

Parfait traité des motifs propres à la marine,  voilier et chaloupe au premier plan,  ressac, amplifié par les rehauts fougueux de gouache blanche ; profondeur de la perspective sculptée par un récif côtier escarpé et montagneux où les contrebandiers cheminent avec leurs ânes arborant oeillères et licol. Un calvaire regarde la mer agitée.  

Au loin,  dans le creux formé par un rocher sculptural et le récif, un petit village adossé à la montagne se devine. 

Un ailleurs paisible aux portes du danger de la contrebande. La promesse d'un hâvre, aux confins de l'aventure maritime.