Encre 11 - La madone des abysses

Vierge à l’enfant abyssal ou créature imaginaire à l’origine du monde ? Trait bleu épuré qui se complexifie en son cœur. Forme aussi elliptique qu’ellipsoïdale. Couleurs froides réchauffées par le souffle incident d’une rosée vermeille.

Figuration religieuse ou profane d’une mère qui se penche pour bercer son enfant ? L’art ne vit que lorsqu’il questionne.

Sylvain Bissonnier quitte les sujets habituellement plus séculiers et libertins de ses encres pour explorer un art sacré en suspens dans la clausule du genre abstrait. Cet art sacré auquel tous les maîtres se sont confrontés ; cette mythographie religieuse qui nourrit tant de dialogues et de courants, de narrativités raphaéliques, caravagesques ou romantiques.

Alfred Manessier, très grand peintre abstrait mystique de la nouvelle Ecole de Paris, avait déjà su exprimer l’alchimie évidente entre l’art sacré et l’abstraction.

Pour cette oeuvre, l'artiste a choisi un papier fin, fragile, en adéquation avec le sujet dépeint, qui a un peu gondolé à l'application.